vendredi 3 août 2012

La cité de la joie? Kolkata (Calcuta)

       Aucune expérience n'est bonne ou mauvaise. Elle est juste à vivre pour mieux comprendre et l'empreinte qu'elle vous laisse dépend de beaucoup de critères personnels et de votre sensibilité.
Je reviens d'il y à quelques jours d'une escale à Kolkata (anciennement Calcuta avant le changement des nomsde villes) en Inde. Je crois que cette expérience m'a traumatisée en un sens. J'ai été malade pendant près de deux jours à mon retour tellement l'impact physique et psychologique a été grand.

A notre arrivée nous avons trouvé un aéroport déconcertant tellement l'état des lieux est en décrépitude et sans entretien. Mais très vite vous vous rendez compte que ce n'est que le début... Ce qui vous saisit premièrement, c'est l'odeur de saleté en sortant. Cette odeur est partout... vraiment partout et vous colle à la peau pendant toute l'escale. La saleté est un euphémisme pour décrire Kolkata. La misère, la décrépitude, restent encore trop faibles pour décrire ce qu'on y voit.

On y voit des gens d'une pauvreté considérable. Ils dorment sous des ponts, se lavent dans la rue, fouillent les poubelles, font leurs besoins (tous leurs besoins) dans la rue devant vous. Les mères laissent leurs enfant crever de faim alors qu'à côté des vaches paissent paisiblement , représentant l'incarnation d'un de leurs dieux. Vous avez envie de leur crier dessus "Mais bouffez les ces p***** de vaches!". L'inde n'est pas un pays religieux. De nombreuses religions y sont représentées, mais les gens le sont par tradition non par croyance. Partout vous sentez que l'espoir les a abandonnés. Ils se traitent comme des moins que rien entre eux.... La misère humaine...
Lorsque vous voyez ça, vous en êtes effrayés, en colère, vous avez envie de pleurer (ce que j'ai fait dans le bus au passage).

Dans un taxi je demande au chauffeur voyant un homme allongé sur le sol : "Est-ce que c'est habituel de dormir sur le trottoir comme ça?". Il me répond: "Oh oui les gens dorment dehors, vivent dehors, mais celui là est juste mort. Vous inquiétez pas, ils vont bientôt enlever le corps". Et là vous vous rendez juste compte de l'horreur de la chose.

Les gens pour beaucoup ne travaillent pas. Ils attendent qu'un miracle leur tombe sur le coin du nez pour les sortir de leur misère. Le fatalisme les tue au final. L'argent qu'ils mendient leur sert à parier plutôt qu'acheter de la nourriture. Si vous leur donnez quelque chose, ils essaient d'en profiter et d'abuser tant qu'il y'en a et le scrupule n'est pas de mise.

Les chauffeurs de taxi, les commerçants, tous essaient d'avoir leur part du gâteau quitte à vous harceler. Ils veulent vous extorquer, voire vous voler. Après être allée visiter le tombeau de mère Theresa, et me sentant l'âme à vouloir sauver le monde, j'ai accepté de venir en aide à une dame qui voulait acheter de la nourriture pour son bébé. Me rendant au magasin de cartes postales avec elle, le vendeur là m'annonce que le prix de la boîte du lait maternel en poudre est 1000 roupies!!!! Je lui répond qu'il est hors de question que je paie ce prix pour acheter du lait maternel alors qu'à ce prix là je peux en avoir 5 à Dubaï!! Il s'agissait bien sûr du prix qu'ils font payer aux touristes. Du coup j'ai refusé de contribuer à ce système "dégueulasse". Ils ne comprennent pas qu'on vient pour aider!

 Les jeunes, un peu plus éduqués, restent cependant ouverts et discutent avec vous, veulent prendre des photos avec vous. J'avais acheté un Sari traditionnel vert avec le haut et le petitcoat assorti du coup mes collègues et moi avions du succès ainsi. C'était amusant. Exténués nous sommes rentrés à l'hôtel et j'ai dormi presque 12H chose qui ne m'était pas arrivée depuis des lustres.

Ce pays est comme un vampire qui aspire votre énergie vitale. Je comprends pourquoi toutes les nations ayant tenté de faire plier l'Inde se sont cassées tôt ou tard les dents dessus et sont partis. On ne peut pas comprendre l'Inde si on est pas indien, mais aller là-bas vous permet de mieux comprendre leur comportement à l'étranger.

Quelques photos loin de refléter ce que j'ai vécu. Je ne les apprécie pas vraiment puisqu'elles paraissent toutes des visions idéalistes de l'Inde. Juste le regret de n'avoir pas eu le temps d'aller au Victoria Memorial en face de l'hôtel.



Le magnifique hôtel 5 étoiles Raj Bengal qui vous fait culpabiliser à mort après ce que vous avez vu dehors:







La circulation est un véritable problème à Kolkata. Le bruit incessant des klaxons vous donne mal à la tête et je me suis bien vu 3 fois proche d'Ad patres. Ils sont juste tarés niveau conduite!




Le parc longeant une part des bords du gange depuis lequel j'ai pris la barque pour une ballade en bateau.


Le gange et ses barques. Au loin on peut appercevoir de nombreuses épaves croupissant sur le fleuve.


Tombeau de Mère Thérésa:

2 commentaires:

  1. C'est horrible et vraiment quand je vois que ma soeur a envie d'y aller, je ne vois pas l'intérêt de visiter le malheur des autres.

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  2. L'Inde est vraiment l'un des pays les plus pauvres au monde. Je suis désolée que ça t'ait à ce point traumatisée. :(
    Mon père y était allée avant ma naissance et ce qu'il m'en a raconté ne m'a jamais donné envie d'y aller.
    C'est vraiment triste et on ne se rend pas toujours compte de la chance qu'on a malheureusement.

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